Un rizoma

Un rizoma es un tallo subterráneo con varias yemas que crece de forma horizontal emitiendo raíces y brotes herbáceos de sus nudos. Los rizomas crecen indefinidamente, en el curso de los años mueren las partes más viejas pero cada año producen nuevos brotes, pudiendo de ese modo cubrir grandes áreas de terreno.

Le miroir et le visage de la mère



Quand je regarde, on me voit, donc j’existe.
Je peux alors me permettre de regarder et de voir.
Je regarde alors créativement et ce que j’aperçois (aperception), je le perçois également.
Donald Winnicott, « Le rôle de miroir de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant », in Jeu et réalité, p. 203.


28 février 2010

Winnicott s’inspire du stade du miroir pour rédiger un article intitulé « Le rôle de miroir de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant », mais il met en relation le miroir et le visage de la mère.

L’article soutient que, lors de premiers stades de développement émotionnel, l’environnement joue un rôle essentiel. Le petit enfant, rappelle-t-il, ne sépare pas l’environnement de lui-même. La distinction moi et non-moi n’a pas encore été réalisée et c’est justement l’environnement qui déterminera, tout autant que l’histoire personnelle de l’enfant, la mise en œuvre de cette distinction.

La fonction de l’environnement

Winnicott définit la fonction de l’environnement comme l’ensemble qui regroupe le holding (la façon dont l’enfant est porté), le handling (la manière dont il est traité) et l’object-presenting (le mode de présentation de l’objet). Selon Winnicott, une maturation maximale de l’enfant sera obtenue au travers de la fonction de l’environnement. Il parle, au sujet de la maturation, des critères d’ « intégration, d’interrelation psychosomatique et de la relation d’objet ».

Que voit le bébé quand il regarde autour de lui ? Winnicott introduit le visage. Lorsque le bébé prend le sein, dit-il, il regarde le visage. Celui de la mère qui renvoie ce qu’elle-même voit. Au-delà de l’évidence, Winnicott s’arrête sur le cas du bébé dont la mère ne reflète non pas ce qu’elle voit, mais son état d’âme à elle ou, « pis encore, la rigidité de ses propres défenses ».

Conséquences

Il y a là un gouffre dans l’environnement constitutif du moi du bébé. Qui aura, nous l’avons vu, des conséquences sur l’intégration, sur la relation aux objets et sur l’interrelation. « En premier lieu, leur propre capacité créative commence à s’atrophier et, d’une manière ou d’une autre, ils cherchent un autre moyen pour que l’environnement leur réfléchisse quelque chose d’eux-mêmes. » Quels autres moyens ? L’agressivité, la maladie, par exemple, peuvent convoquer une réaction chez la mère. Mais non seulement le bébé met-il en place des stratégies, mais aussi se convainc-t-il que le visage de la mère ressemble à ce qu’il voit : un visage figé sur un état d’âme. Nous nous trouvons donc devant la conséquence de la limitation de l’échange : « La perception prend la place de l’aperception ». Winnicott ajoute qu’il est courant de voir que « certains bébés ne renoncent pas à tout espoir ; ils étudient l’objet et font tout leur possible pour y déceler une signification qui devrait s’y trouver ». Ils grandissent dans l’incertitude. Voilà l’enfant qui essaie de capter les moindres signes de l’humeur de sa mère afin d’y trouver un sens qui lui donnera un reflet de qui il est. Le rapport entre l’enfant et sa mère, au travers du visage de cette dernière, touche à l’identité de l’enfant.

Winnicott détache les conséquences de ce type d’environnement sur la vie amoureuse de la personne adulte. Il illustre son propos de quatre exemples. Voici le premier.

Il s’agit d’une femme mère de trois garçons qui, en apparence, apportait tout son soutien à son mari, qui exerçait un métier important et créatif. Cette femme était en réalité chaque matin au bord de la dépression et elle ne parvenait à la dépasser qu’à chaque fois qu’elle se regardait dans la glace dans sa salle de bain avant de commencer sa journée. Seul le miroir lui permettait « de faire face au monde et d’assumer ses devoirs familiaux ». Cette femme a développé une dépression chronique ainsi qu’une perturbation physique chronique. La prise du miroir dans le cas cité joue ici le rôle de la création et re-création quotidienne de quelqu’un « qui observe et qui approuve », c’est-à-dire de la propre mère de la jeune femme. Il aurait manqué à cette femme un visage clair d’une mère aimante dont le soutien était indubitable. Selon Winnicott, si la jeune femme avait eu une fille, un grand soulagement en eût pu résulter. La situation aurait pu être corrigée, au risque, ajoute-t-il, de faire souffrir la fille qui aurait alors été chargée de « corriger l’incertitude qu’avait sa mère, quant à la vision que sa propre mère avait d’elle ». Lourde tâche.

Donner à long terme en retour au patient ce que le patient apporte

A partir de la réflexion qu’il développe sur l’incertitude du visage de la mère qui ne reflète rien, ainsi que sur ce que cela implique, pour l’enfant, dans le fait d’apporter quelque chose (un regard) -à la mère- et de ne rien recevoir en échange, Winnicott conclue sur l’analyse. Il rappelle que l’analyse et « la tâche thérapeutique » n’ont rien à voir avec l’interprétation « astucieuse », mais qu’il s’agit, « à tout prendre », de « donner à long terme en retour au patient ce que le patient apporte ».

L’analyste dans le rôle du miroir et le visage de l’analyste « qui réfléchit ce qui est là pour être vu ». Winnicott offre des critères simples permettant d’évaluer s’il fait bien son « travail », sa « tâche » : « Le patient trouvera son propre soi, sera capable d’exister et de se sentir réel. Se sentir réel, c’est plus qu’exister, c’est trouver un moyen d’exister soi-même et pour avoir un soi où se réfugier afin de se détendre ». La tâche – refléter ce que le patient apporte- est jugée difficile et même « épuisante » par Winnicott qui précise cependant que sa satisfaction consiste à recevoir la reconnaissance des patients qui peuvent enfin être regardés tels qu’ils sont.

Note. À la fin de cet article : Winnicott signale qu’au-delà de l’étape de la toute petite enfance, la famille-comme un tout-, et non plus la mère et son visage, joue la même fonction d’agent reflétant le « moi » de la personne. « L’enfant peut se voir dans l’attitude de chacun des membres de la famille ».

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